Cela fait des années que je vous parle de la trêve savonnière qui dure parfois deux mois.

Vous devez vous dire: « Elle s’embête pas la savonnière, elle s’offre deux mois de vacances! »

De vous à moi j’adorerais mais que nenni c’est surtout une période de travail plus intellectuelle et où je rattrape le retard pris en fin d’année.

Dès 2014, j’ai baptisé cette période « la trêve savonnière »  en écho à la trêve des confiseurs…

À ce sujet, savez-vous d’où vient la trêve des confiseurs ? 

Si comme moi vous pensiez que l’expression est issue du monde des métiers de bouche marquant la fin de la période d’intense activité de Noël, eh bien pas du tout. 

Cette expression nous vient du monde politique de la fin du XIXème siècle. 

L’expression est apparue en France vers 1875, à l’occasion des vifs débats, à la chambre, entre monarchistes, bonapartistes et républicains, sur la future constitution de la troisième république. 

En décembre 1874, d’un commun accord, tous les groupes de la Chambre jugèrent que l’époque du renouvellement de l’année était peu propice à des débats passionnés. À cette occasion la presse satirique imagine le mot de « trêve des confiseurs »

« Aux approches de Noël, par une sorte d’accord entre les parlementaires, on ne soulève pas de questions irritantes, qui, troublant l’esprit public, nuiraient aux affaires. Et même, afin de mieux vivre en paix, on se sépare, on se donne des vacances. Donc, point d’aigres propos et pendant cette accalmie, les marchands de sucreries, de gâteaux, de friandises, font, tout doucement, leur petit commerce. Les confiseurs jubilent, profitant de la suspension des hostilités à la Chambre, et cette tranquillité dont ils bénéficient s’est appelée la trêve des confiseurs. »

Alors qu’est ce qu’il passe à l’atelier pendant la trêve des savonniers ? 

Pour être honnête, la période de Noël, qui commence généralement par la porte ouverte atelier de lancement de Balthazar vers le 11 Novembre, est une période d’activité très intense où je vis en apnée. 

Ainsi je délaisse beaucoup de tâches à l’entreprise pour me consacrer entièrement aux expositions, marchés de Noël, livraisons et un peu de production pour ne pas être en rupture en janvier. 

Donc la fameuse trêve savonnière sert en fait à se mettre à jour au niveau administratif et c’est un aspect très présent dans notre métier, réaliser l’inventaire et clôturer l’exercice, se former soit à d’autres domaines, soit poursuivre les certifications en cours et aussi et surtout pour créer.

Développer de nouveaux produits prend beaucoup de temps, surtout lorsque l’on aborde un domaine inconnu jusque-là. 

Il faut trouver les idées, écrire les formulations, tester chacune d’entre elles, les évaluer, les évaluer dans le temps. 

Et le processus de création démarre souvent très en amont car c’est en essayant des produits déjà existants qui ne donnent pas satisfaction que l’on va chercher à améliorer. 

Souvent aussi c’est en échangeant avec vous, en écoutant vos attentes, vos expériences que je me nourris. C’est d’ailleurs comme cela que sont nés Rose, Emma et Alice, les déodorants des personnes exigeantes!

Cette période un peu plus « calme » me permet aussi de réfléchir à « Comment améliorer notre quotidien » notamment en termes d’ergonomie et de rationalisation des tâches. 

Notre métier est très physique et nous devons essayer de nous épargner tant que faire se peut. 

Je profite aussi de ces deux mois pour démarrer de nouvelles collaborations et partir à la recherche de  nouveaux produits 0% déchet qui viennent compléter la gamme des savons. 

Vous le voyez une période riche et dense qui rythme ce début d’année mais mon plus grand plaisir, après cette longue période loin de vous, est  de vous retrouver dès le début mars